LE RAVISSEMENT DES OMBRES

Pierre-Jean, Gisèle, Philippe

Maintenant le jour s'est allongé sous un ciel gris, où les courses multiples et brèves de nos journées se sont essoufflées. Se sont tues.

Y a-t-il un trésor dans les ténèbres qui se rassemblent au bout de l'horizon ?

Mais voici, à l'instant, avec Gisèle Sans, ce chemin vers l'eau en plein désert :

 

«chemins de nuit

poudrés parfois

d'un nuage lactescent

                                  

Dans l'opale céleste

étoiles nommées

pour les connaître

et se retrouver

                                  

dans le secret          

au large des villes

qui les éteignent »

Gisèle SANS 

«Nuit

brillante

de froidure

en élans de montagnes

échappés de nos fronts

imaginant les anneaux glacés

de Saturne»

Philippe Plancon                                                          

C'est une gifle de mélancolie

ou comme un parlement des choses

qui dans un soir crevé d'or

se tourne vers le calme infini.

Celui qui nous ressource.

Nous fait repartir.

 

«Partir

sur  le souffle du vent

écartant les coques penchées

toutes voiles tendues étirées

fendant les bleus

de la mer et du ciel

 

Envie

de paradis retrouvé

vivant dans la mémoire

ombres renaissantes

sur le rideau ensoleillé»

Gisèle SANS

Enamourement de toi.

L'esprit est ardent et la chair vive.

Dans le silence des mots vient l'unité

qui habite dans la montagne au-delà de toi.

 Gisèle SANS

Ce qui me fait vivre vient après l'orage :

un lambeau de brouillard

sur l'immuable désir

 

«Au plus près

du ciel perçant

des déserts

sur la route l'infinitude

 

Domaine du grand silence

coupé

de traversées vibrantes»

 

«Surface profonde

s'ouvrant

en abîme

haut et bas confondus

pleine d'émoi

et pourtant

d'oubli de soi»

                                                                                              

Le printemps bouge doucement.

Il offre à nos corps endoloris

un concert silencieux

un fantôme de chair et de sang.

Gisèle SANS

«Chercher

son passé

souvenirs brouillés

dans les strates mélangées

jusqu'aux reflets profonds »

 

« Entrer en soi

mélancolie douce

presque reposante

 

Aux confins de l'être

de la mémoire

la source

Attendre

 

La droite ligne coupée

ouverte

avant de se reprendre »

          Pierre-Jean BLAZY et Gisèle SANS                      Philippe Plancon 1

*     *     *

 

Vous êtes dix à être venus vers moi, avant sept heures du soir, pour donner un peu de vous à la scène ouverte qui se tient maintenant. Dix voix, dix partages, dix sourires et dix émotions vont façonner ce moment toujours d'une grande intensité.

 

Madeleine Marie DAVAINE Madeleine-Marie Davaine («les oiseaux») , Maryse Dutouya («trop tard»), Chantal 1 Chantal Cudel qui chante Aragon («Maintenant que la jeunesse») et nous offre un de ses textes («l'éphémère»), ouvrent le bal musical des mots. Puis Myriam holley 2 Myriam Holley («Petite histoire peu banale», suite et fin), Karine valladeKarine Vallade qui lit Colette («J'appartiens à un pays») et notre inimitable et flamboyante Michèle Freud Michèle Freud («Neige» de Maxence Fermine), poussent plus loin les feux, jusqu'au bord de l'émotion à fleur de peaux. Marie Gay

 

Enfin, Patrice ALZINA Patrice Alzina («rêverie»), Maria Bachs Maria Bachs («bleu safre» de Montserrat Orduna) et

Florence MartinieFlorence Martinie («l'écrit, le vent») précèdent Anaïs Valard 1 Anaïs Valard, («Ho Luna» et «C'est vraiment pas de chance»), dont la jeunesse jointe au talent soulèvent un grondement d'applaudissements. Anaïs Valard

 

C'est le moment choisi par Laetiria Kullean Laetitia Kullean pour nous emmener avec sa voix mature et envoûtante vers trois merveilleux morceaux de la chanson française. Laetitia KULLEAN 1Merci à elle, Brel, Barbara et Piaf.

 

Et voici que nos mémoires dansent. Quelque chose de beau s'égare dans le Château, et revient vers nous.

247 La salle à manger bruisse de joies qui se préparent.

A l'entrée de la haute bâtisse qui reçoit les sourires, les verres tintent, dans le ravissement des ombres d'un soir de jeune printemps.

 

 Le château

 

 

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