CŒUR BRULANT

Nous étions dans le cœur brûlant du Château de Mouans-Sartoux.

L'éclat des corps célestes flottait, en l'attente des mots tendres et crus de Béatrice Machet. P1080102bis

 

Assoiffée

à soi fait ce mal brûlant qui pourtant régénère

attiser afin que malléable se tire notre fil à tisser

depuis que grand-mère Araignée avait pris le feu aux femmes

paroles tisonnières pour des visions transatlantiques

 

Mais déjà monte vers nous le piano d'Azusa Inoue, P1080043bisnotre talentueuse artiste japonaise.

Comme cette chevelure des anges, la musique agile de ses doigts se mêle à la musique des mots de Béatrice.

 

L'inachevé se perd dans le silence

un peu un presque rien

une ritournelle de refrain jusqu'à la transe

où s'embrasse l'ivresse d'être humain

 

Au loin se prépare une tempête de ciel bleu, et dans le verbe qui envahit tout, les chiens de la nuit poursuivent la fille du chaos.

N'oublier jamais.

P1080037bis

Comprendre quand l'impatience même est gage de patience

est ride sur nos peaux

est le passé inscrit qui creuse dans le futur

privilège de vieillir

 

(...)

 

et chants de ruines à corder

à tresser

à tisser en une chair de femme

 

Je m'éloigne à présent de ce pain pétri de peines.

Pourtant la terre m'éloigne-t-elle des misères du hasard?

Vienne l'ivresse des esprits dans une fête sans fin.

Fête étrange et très calme.

 

parce que la joie est le fard du sans nom

qu'on ne pourra jamais dire

et cela nous donne à rire

 

(...)

 

à moins qu'un regard fendu se soit penché sur mon lit

un regard échappé

par derrière mes propres paupières reposées

 P1080103bis 1

C'est une éloge de l'ombre où l'on voit que le vide, ce n'est pas rien.

Souvent je désire ce lac du Haut-Monde, et le dialogue éternel de ses eaux tumultueuses.

 

on a pas entendu de cri seulement ce mendiant échoué

ce géant souillé

le sable crisse entre les dents

 

(...)

 

L'humanité s'effiloche sous les pavés

ce n'est pas la peur de lancer

c'est la peur des retombées

du récit sur le récif

 

Le piano d'Azusa emporte les mots, dans un désir frémissant de chaleur.

074bis

 

C'est une belle scène ouverte qui maintenant bruisse de toutes ses créations.

Mais je souhaite avant tout un hommage vibrant à l'amie des mots, à notre amie là-haut, la belle Zorica Sentic.

Claude Peynaud Claude Peynaud, Marie Gay,Myriam HolleyMyriam Holley et votre serviteur nous font revivre plusieurs poèmes, en la chaleureuse présence de son fils Mika. P1080101bis

 

Puis se succèdent dans le creux des pierres du Château

P1080050bisMadeleine-Marie Davaine,

099bisChantal Cudel qui après son poème entonne superbement "le chant des partisans", Myriam Holley,

la grande 165bisMichèle Freud, Patrice Alzina, Maria Bachs, 134bisMathew Woodman,

159bisNathalie Dloussky et 150bisCédric Jacob.

 

Mais entre-temps P1080066 Myriam Primus nous a fait vibrer avec Barbara, avant le chant final et magnifique

de 192bisFlorence Person, P1080089 accompagnée au piano par Guillaume Giffard P1080099bis.

 

Le fumet du buffet a les senteurs de l'été qui vient. 273

C'est une inflorescence, une chair ardente et un esprit ardent qui, doucement, nous promettent les riches heures de la beauté.

 

Pierre-Jean Blazy

En italique, les extraits de deux poèmes de Béatrice Machet: "lettre à ma soeur de lait(re)" et "récif dans le récit"

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