Pierre-Jean BLAZY
Au centre de l'âme
voici
la chute des prières
une identité fugitive
plus forte
que la valeur de l'innocence
Simplicité du cœur
le bonheur
est dans l'émerveillement
cet extrême de l'amour
Simple soupir
de l'insondable solitude
Dans mon carnet des poussières
il y a
l'ombre de l'oiseau de proie
quand la montagne à midi
caresse
l'écorce du ciel
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La couleur des sentiments
est le blanc
comme la peau au printemps
ce commerce de promesses
quand le doute et l'espérance
sont la perspective du Diable
Voici
une année de nuages
et l'amour
comme une île inaccessible
La couleur des souvenirs
est destination ténèbres
où j'écris
quelques nuits d'hiver
dans la pulsion de mon désir
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Dieu est un fugitif
Il faisait nuit
comme en plein songe
Le chaos hasardeux
des labyrinthes du temps
était en lisière du monde
dans une vallée des ombres
Ici
la douleur est incertaine
Il faut vivre
à la vitesse de la pluie
violente et brève
lente
éphémère
Dieu
est un fugitif
il a croisé la mort
au fond des équinoxes
Et plus haut que les sommets
étrangers
Il existe à jamais
le chagrin d'une étoile
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Ce n’était que cela la vie
Ce n’était que cela
la vie
une insomnie des étoiles
le contraire de la mort
dans ma maison de mots
au goût de femme-couleurs
viens
la lune est sous tes pas
il reste devant nous
le chemin de faire
le ciel de nos désirs
au centre du silence
vivre ici
dans les blanches ténèbres
entre le bonheur et les larmes
en ce pays étrange
jaune
comme l’herbe éteinte
de mon village
enracinement
des bateaux sombrés
dans l’anatomie inespérée
de cet instant cosmique
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forêt obscure
forêt obscure
ces camps couverts de neige
où la foudre est tombée
j’en garde la brûlure
à la pointe du songe
nuée de corbeaux
qui vogue
jusqu’aux limites de l’amour
où j’ai laissé mon âme
dans l’appel de l’ombre
la nuit parle
cette fille
qui marchait dans le désert
les ratures de son corps
le parfum blond de ses seins
loin du monde
je pars avec elle
dans les demeures de l’esprit
ce monde inachevé
où l’absence d’oiseaux
est reconquête du bonheur
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Le bruit des vagues
Un jour nouveau
s’est levé vers les cinq heures
à l’horizon le ciel a blanchi
nul ne sait la durée de sa vie
Le bruit des vagues
s’est estompé
restent les mots
gravés sur les galets
Le ciel est laiteux
comme un jour
qui ne veut pas finir
Une douce flamme
vit ici
loin du monde
entre le bonheur
et les larmes
Sur la dune endormie
les fragments du temps
n’ont pas atteint
les derniers jours avant l’Adieu
laisse pleurer les chiens
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Un poème dans la nuit
Un vallon frais
obscur comme le chemin creux
où je marche
à la tombée du jour
Ton ombre bouge
cache tous les visages
oubliés de l'amour
Viens dans mes nuits
chaudes
au cri rauque
du loup égaré
Cette nuit
poussière du temps
où je marche
à l'envers de ma vie
Pierre-Jean Blazy
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