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LE MANTEAU DIGNE DE NOS JOURS
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 02/10/2020
Et l’étrange vendredi est venu.
Le soleil venait du Var, emmené par une brise revigorante.
Un heureux présage.C’est nos retrouvailles, après sept longs mois d’éloignement forcé.
La poésie est de retour, en un autre lieu, à quatre cents mètres à vol d’oiseau du Chateau de Mouans-Sartoux qui est notre résidence.
Ce soir la salle Léo Lagrange nous ouvre les bras.
Elle porte le nom du ministre des loisirs du Front Populaire, mort au combat en 1940.Devant cinquante-huit paires d’yeux attentifs et curieux,
Ada Mondès entre en scène :Il est des nuits dont on ne revient pas
le cœur décortiqué
fragile sans l’écorce
humide ou rassis
avec toutes les histoires
pluvieuses avides violentes brûlées
(…)
Moi
Avec ce cœur où nul homme n’a jamais tenu debout
j’irai tannée de soleil mort
chercher la clé de l’ailleursA la guitare Arnaud Pelletier fait preuve d’une rare complicité avec la jeune poète.
Les cordes étincelantes et la fluidité des mots nous portent sur les routes d’un monde qui se révèle.Ce récital est un voyage immobile, une danse et aussi un chant.
Ada Mondès étonne et rapproche.
Ses paroles entre en nous, comme un lien qui libère.La scène ouverte s’avance, et vous êtes huit pour fêter l’arrivée de l’automne, avec une stricte parité entre femmes et
hommes. Madeleine-Marie Davaine, David Cardoso, Alexia Aubert, Cédric Jacob,
Muriel Brosset, Claude Labadie, Marie Gay et Patrice Alzina viennent sous les lumières partager la mélodie
de leurs mots, dans la diversité des styles et une belle qualité.Madeleine-Marie Davaine
David Cardoso
Alexia Aubert
Cédric Jacob
Patrice Alzina Puis c’est le moment tant attendu du chant final, avec la présence au milieu de nous de Pauline Sicot,
mezzo-soprano faite de grâce et de charme, qui va faire vibrer les murs et résonner longtemps
les applaudissements.Pauline Sicot
Pauline Sicot et Laure Temporale
Douze minutes près du ciel.
Cela ne s’oublie pas.Il ne reste plus que le buffet, à la configuration spéciale et sage.
Des sourires éclairent les visages.
Il fallait vivre cette soirée, qui restera dans notre souvenir.Inconcevables beautés
dans l’autre moitié de moiUn jour de pluie
que ferais-je sans toi
au fond des ténèbres
dans le bal des ombres
(PJB) -
UN FESTIN SOUS LA LUNE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 09/09/2020
L’été jette ses derniers feux, et il est temps de faire revivre la poésie,
le chant et la musique.
Après sept mois d’interruption forcée, c’est la grande rentrée de nos soirées des Mots d’Azur, et vous êtes cordialement conviés le vendredi 18 septembre à 19 heures à la salle Léo Lagrange en plein cœur de Mouans-Sartoux, 11 allée des Écoles, à proximité immédiate du cinéma La Strada et de la médiathèque.
Celle salle beaucoup plus grande que celle du château permettra de respecter la
distanciation, et de vous accueillir dans d’excellentes conditions. Pensez cependant à prendre un masque...
J’ai confié notre rentrée à Ada Mondès, jeune poète réputée qui parcourt le monde, et qui, pour quelque temps, a posé sa valise dans la charmante cité d’Hyères-les-Palmiers.
Elle sera accompagnée par le talentueux guitariste Arnaud Pelletier.
Ne manquez pas ce grand moment qui nous fera goûter à nouveau à la joie de partager la beauté.
La scène ouverte peuplera ensuite la grande scène de Léo Lagrange, avant la voix très attendue de l’envoûtante soprano Pauline Sicot et le piano de LaureTemporale.
Puis un buffet assis, pour garantir la distanciation, nous réunira dans un large espace.Je vous invite dès maintenant à vous y inscrire (12€) par retour de courriel.
A bientôt, pour nos retrouvailles !Je cherche ce soirl’éclat nocturne de ton regardUne calèche passe dans la nuitAu loin les bruitsd’un festin sous la luneparlent au ciel qui luit(PJB)Pierre-Jean Blazy -
LES ANÉMONES
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 08/06/2020
27 mars, 15 mai, 21 juin...
Ce sont les dates où nous devions nous retrouver, avant de clore la saison poétique 2019-2020 par ce quarante-quatrième vendredi du Château, le 26 juin .
Ce soir-là, le lyonnais Patrick Laupin était notre invité.
Il est l’un des meilleurs spécialistes français en animation d’ateliers d’écriture.
Poète accompli, grand prix de la société des gens de lettres en 2013 pour l’ensemble de son œuvre, c’était l’assurance d’une belle et grande soirée dans la lumière dorée de la grande salle des conférences du château le plus poétique de la Provence.
Mais nous le retrouverons en 2021, avec pour les plus fervents d’entre vous, un atelier d’écriture exceptionnel organisé le samedi matin.
Écoutons le un instant, dans un extrait de son recueil « Impasse de l’azur », paru en 2018 aux éditions la Passe du vent :
Je ne sais pas s’il existe des signes favorables de la
chance. Je suis un peu superstitieux. J’ai un goût ancien
pour les gens du monde, avenants et de bonne confrérie.
La seule chose à faire est d’être digne de ceux qu’on aime.
Je penche pour l’aptitude au bonheur. J’offre à mon amour
tous les dimanches matin, sur le marché du quai Saint-Antoine,
des anémones. De retour à la maison on les arrange dans
un vase. Elles ont l’élégance bleutée d’un charme. Un ciel.
Le nôtre. Ce sont des danseuses. Leurs tiges féeriques
déploient des monuments de délicatesse. Elles tournent
et s’élèvent dans le remous tranquille des pales d’une hélice.
Dans leur silence on dirait qu’elles prient.
(Patrick Laupin)
Je vous souhaite, à chacune, à chacun, un bel été de rencontres et de partages.
Pierre-Jean BLAZY
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UN HOMME QUI CHANTE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 21/04/2020
Je ne suis pas un chanteur
je suis un homme qui chante
Félix Leclerc
Le 15 mai nous devions accueillir salle Léo Lagrange à Mouans-Sartoux, le chanteur, auteur et compositeur Jacques Bertin.
La crise sanitaire en aura décidé autrement, et j'ai à cet instant une vive pensée pour nos disparus, et celles et ceux qui ont souffert dans leur chair et dans leur âme.A l'heure où j'écris ces lignes, je pense pouvoir dire que le tour de chant de Jacques Bertin aura bien lieu, mais au printemps 2021, et bien sûr toujours dans le bourg provençal qui est aussi l'une des capitales culturelles de la Côte d'Azur.
Bertin est un interprète d'un lyrisme exceptionnel, doté d'une voix chaude et fraternelle, portant le chant comme une respiration vitale (...).
https://youtu.be/98a7T3HmuEw
Il est sans l'ombre d'un doute l'un des auteurs-compositeurs interprètes francophones essentiels de ces dernières décennies, et reste incroyablement méconnu en France. Il l'est beaucoup moins,paradoxe étrange, au Canada (...).
Post-moderne, ombrageux, maquisard mais en liberté, il mène sa barque en s'auto-produisant puisqu'il a toujours refusé d'être du show-business.
https://youtu.be/x_-typNANvQ
Comment ne pas suggérer la voix de Jacques Bertin si jamais à ce jour elle ne vous est parvenue?
On ne vient pas communier avec un chanteur culte, non , simplement écouter un homme qui nous dit des choses, les chante (...). Et de ses copains aussi, collègues de surcroit, les Ferré, Semal, Bérimont, Aragon, Douai, Vasca et d'autres encore.
(Bruno Boulais)
J'entends ici-bas la voix des oiseaux
cette liqueur de lumière
étrange et frêle
Chaque matin elle est
mon armure de feu
(PJB)
Pierre-Jean Blazy -
UN PRINTEMPS CHACUN CHEZ SOI...
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 20/03/2020
Nous avions rendez- vous le 27 mars dans le Vieux-Grasse, au 6 rue des Moulinets, pour dîner, puis vers 21h , allez nous ressourcer de poésie et de musique.
Depuis plusieurs jours maintenant, vous devez recevoir vous aussi bon nombre de courriels annulant les manifestations culturelles.
Les Mots d’Azur ne feront pas exception, et pour la bonne et grande cause sanitaire, nous ne nous réunirons pas le vendredi 27 mars au soir.
Je vous tiendrai personnellement informé de nos prochaines retrouvailles.
La prochaine soirée au Château aura lieu le vendredi 26 juin à 19h, quelques jours après l’été, et sous le signe de la renaissance.
Bien fidèlement à chacune, à chacun.
Inexorablement pousse la fleur
Et dans le long déclin du silence
Le parfum des abeilles bourdonnantes
Montre la porte du ciel
(PJB)
Pierre-Jean Blazy
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INEXORABLEMENT POUSSE LA FLEUR
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 14/03/2020
Le printemps des Poètes des Mots d'Azur vous attend cette année à Grasse, vendredi 27 mars en soirée dans le centre historique.
Pour fortifier les cœurs, nous nous retrouverons au restaurant littéraire « l'Arrosoir » ,au 6, rue des Moulinets -en contrebas de la place aux Aires- qui ouvrira spécialement pour l'occasion à partir de 19 heures (dîner servi à 19 h 30 précises).
Après cette mise en bouche, la librairie "le Moulin à livres" (qui se trouve juste en face dans la même ruelle) accueillera notre scène ouverte poétique et musicale à 21 heures sonnantes dans son ambiance envoûtante.
Nous aurons la chance d’avoir avec nous Nassim Jibaï et Michel Raynaud, et leurs guitares. Une fois de plus, poésie et musique seront des sœurs.
Pour réserver votre dîner (au prix de 25 €, vin et café compris), merci d'appeler Natacha à l'Arrosoir (tél. : 09.80.95.38.00).
Et pour remercier Eric de nous ouvrir son auditorium du Moulin à livres, je compte sur vous pour observer la courtoisie de lui acheter un livre en sortant (grand choix d'ouvrages d'occasion autour de 5 €).
Il est bien sûr possible de venir à l’un ou l’autre de ces deux moments, mais je vous conseille d’honorer les deux de votre présence.
Je vous espère nombreux et inspirés !
Inexorablement pousse la fleur
Et dans le long déclin du silence
Le parfum des abeilles bourdonnantes
Montre la porte du ciel
(PJB)
Bien fidèlement,
PIERRE-JEAN BLAZY
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JE SUIS LA VOIX DE L'OMBRE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 28/02/2020
C’est un soir de saint Valentin, quand arrive la pénombre, et que ce qui est aimé reste en vie
Michel Costagutto est venu de Toulon, dans un carrosse tiré par deux chevaux,
et son intranquille présence occupe la scène du Château, emplie d’une absolue simplicité.
Ta bouche est un ciel
qui s’endort dans mes bras
tu possèdes le don
du bonheur de chaque jour
(…)
Je suis une plage
une algue calcinée de l’amour
une barque brisée
Serge Gonnet, guitariste émérite répond aux mots par sa mélodie qui parle de l’aube claire. Il y a comme un fleuve que l’on suit intensément.
Je suis une plage
je suis la voix de l’ombre
qui découpe le silence
sous un ciel rose nounours
(…)
Quand j’explore la nuit
tu explores mon corps comme
si c ‘était une ville
(…)
Je suis nue
pour t’emplir de lumière
je chasse un démon
dans la cour d’une église mouillée
Il y a des ombres qui s’apaisent dans la lumière.
Il y a à la croisée des vents ce grand murmure de l’âme.
Je suis l’initiale brisée des oiseaux
je suis statue de dune
brûlée de sel
et de craie
(…)
Je suis une araignée de cris
ardente au délire je danse
dans une tasse de bronze vert
(…)
Peut-être bien que je suis morte
les mots sourient
comme des mouettes de porcelaine
des figuiers en flamme des outres
de vin rouge
(…)
Rien ne sera comme avant
mais tout sera pareil
dans l’été
* * * *
Ils sont douze apôtres à se préparer pour la scène ouverte qui s’anime, sous les yeux du public attentif et chaleureux, prêt à bondir, prêt à pleurer ou à rire :
et pour clore ce ballet, Patrice Alzina.
Enfin, Diane Frémaux, soprano à la voix étincelante, entre dans le bal, accompagnée par le piano de Laure Temporale, pour nous emporter encore plus loin, là d’où l’on ne veut plus revenir.
Mais ce qui s’en va demeure.
Ainsi parlait ma mère, dans ses nuits d’insomnies, avant que ne survienne la tempête.
Pierre-Jean Blazy
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CE QUI S'EN VA DEMEURE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 10/02/2020
La pénombre des jours diminue, et dans les cœurs fleurit déjà la primevère sauvage, fidèle présage d’un printemps qui va naître.
Ce ciel dégagé annonce la venue au château de Mouans-Sartoux du poète toulonnais Michel Costagutto, accompagné par le guitariste Serge Gonnet.
Nul doute qu’il saura vous surprendre avec sa verve piquante, et son regard acéré sur les choses de la vie.
Après la scène ouverte et sa collection de perles, dont certaines mémorables, c’est la soprano aux accents inoubliables, Diane Frémaux, qui sera là pour nous transporter, avec au piano Laure Temporale,vers la quintessence de la voix.
N’oubliez pas de vous inscrire très vite pour le buffet(12€), qui lui viendra rassasier nos appétits terrestres.
Ce qui s’en va demeure
dans l’ombre mystérieuse
où réside l’âme du vent
Je suis cet évadé silencieux
qui marche de l’aube claire
jusqu’à l’hiver du sommeil
Et le parfum de la foret
s’installe en moi
comme un fleuve qui ne meurt pas
(PJB)
Pierre-Jean Blazy