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Un festival qui s'achève
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 10/10/2011
Les bruits mêlés du festival du livre s'estompent et reste dans nos cœurs
la saveur des rencontres, des regards et de ces échanges pleins d'espoir,
qui restent à accomplir.
Voici maintenant le vrai début de la saison des Mots d'Azur.
Venez voir des gens pas comme les autres, mais qui se tournent
vers l'autre, pour recueillir sa force et aller plus loin.
Ce vendredi qui vient, le 14 octobre 2011, de 18h30 à 20h, dans le grand
aquarium de verre de la médiathèque de Mouans-Sartoux, venez partager
les mots d'un poète affirmé et qui ne s'en laisse pas compter: Roger Lecomte.
Il sera accompagné par la fougue et le jeune talent du délicieux violon de
Juliana Plançon.
Je compte sur votre présence, synonyme du soutien amical dont nous avons
tant besoin.
Avec vous auprès de nous, nous irons plus loin.
A vendredi!
Pierre-Jean Blazy
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Nos prochains rendez-vous:
· 2 décembre 2011: Nathalie Riéra
· 3 février 2012: Claude Artès
· 13 avril 2012: André Chenet
· 8 juin 2012: Yves Ughes
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Un été de paix à l'ombre du château
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 03/07/2011
- Dans Compte-Rendu
Un été de paix à l'ombre du château
C'était une chaude après midi de printemps. Dans les jardins du château le soleil bruissait, et des promeneurs alanguis ralentissaient leur marche.
Au loin on entendait une harpe et un violoncelle qui s'accordaient.
Bientôt les mots allaient sortir des imprimeries ou trop de repos les avaient engourdis.
Pour nous dire, par la voix de Raphaël Monticelli:
"voici une part de bonheur: regarder la lune, les étoiles; simplement les voir belles,
précieuses, lumineuses, et savoir que tu es né de la même matière qu'elles"
(...)
"voici une part supplémentaire du bonheur: un feu nait pour éclairer la nuit. Il est
beau, joyeux, robuste et fort. Tu sais que ta vie se consume de la même ardeur"
(...)
"voici la part ultime du bonheur: se savoir mortel, et en vivre"
Il fait si chaud mais un peu d'air frais caresse les lourdes pierres.
"étreinte
la mer s'éteint
nous ne sommes
qu'un
sang et pluie"
"je vous salue les asséchés les vibrants les criards
sous l'insulte des feuilles et des fileuses de fiel"
J'entends au loin dans les jardins des cris joyeux de femmes:
"les aimantes
les absentes
les belles amères
les femmes armées
(...)
Ici s'achèvent mes serments en miettes
je ne laisserai de mon sillage ni paille ni écume"
(...)
il ya le corps des femmes
nous savons combien il est tendre trop tendre
comme un rappel de nos naissances en nous
nous le savons
ouvert aux ondes de la terre et du ciel
(...)
et puis bientôt la nuit pour le repos des corps et des âmes:
"nuit chargée de lune
nous fûmes
deux
amère étreinte que le sang plie"
Après ce voyage de découvertes, Elsa Verna lit quelques mots de Nicole Lanza et ses
"moments d'ardeur, comme un déluge de sablier du temps"
Oui,
"nous avançons vers l'aurore pour lever l'ancre"
Puis Christophe Forgeot nous donne deux moments inédits, avant que Françoise Tauran et Eric Maïolino entonnent leur "grand huit"
Un slam d'Eric Maïolino surgit de nulle part: "quand j'ai peur, j'écris mon silence est un cri"
Ce fut alors un moment de chansons, a cappella, ces chansons que nous aimons, où le texte prend sa force dans la mélodie.
Clarisse Vandy, puis Françoise Tauran nous livrèrent leurs œuvres les plus récentes. Fabien Tomatis fit partager un texte très musical.
Avant ce retour à la poésie pure de Marie Gay:
(...)
ne parle pas
capte pour moi le silence
(...)
je te vois
vivant sur le boulevard du temps
glissant sur le soleil
doucement
je m'approche
de tes rideaux secrets"
Le rideau des Mots d'Azur, quant à lui, se rouvrira dès le 23 septembre 2011, avec vous, toujours plus nombreux, pour que le verbe reste vivant.
NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS:
· le vendredi 23 septembre 2011 : Pierre-Jean BLAZY présente son recueil "le cœur des filles"
à la médiathèque de Mougins
· le vendredi 14 octobre 2011 : Roger Lecomte, à l'aquarium de la médiathèque de Mouans-Sartoux
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Un vendredi soir au château
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 03/07/2011
- Dans Compte-Rendu
n vendredi soir au château
La lumière du jour était encore vive, aux abords du vieux Château, en ce beau vendredi soir de début de printemps.
Le calme avait soudainement envahi le jardin, il y a peu encore recouvert de cris d’enfants.
Le poète et le chanteur étaient là, exacts au rendez-vous, et en face d’eux, plus de trente regards,
avides de mots profonds et de rêves au quotidien.
« Avant de quitter ce monde, explore le monde du chant.
Le silence vaut mieux que la parole, mais le chant
vaut mieux que le silence ».
Damien Riba s’élance, à la recherche de « la plus petite lumière » sur le sentier nocturne des maux et des mots.
« Quand une prière vient du cœur
même si ceux qui prient n’en comprennent le sens
elle monte en haut
et déchire le firmament »
Le doute s’installe. Les mélodies douces ou endiablées de Sinto-Flamenco s’accrochent aux textes lancés vers le public.
« Vous aussi peut-être vous verrez le monde
que j’ai vu avant qu’il disparaisse
et vous le connaîtrez »
Puis le silence, et encore les cordes de l’instrument, et le chant de l’artiste qui jusqu’à la fin donneront du bonheur.
« Garde tes larmes dans ton cœur
comme des diamants, des liqueurs,
essuie tes larmes désormais,
tu peux dormir en paix »
Puis la parole vient vers vous. Elisa Verna entonne alors les mots de Nicole Lanza, qui chante Matisse,
le « plaisir virtuose », « l’alchimie des sensations ». Elle effeuille « les pages de ma douleur, le soir ».
Fabienne Ros nous parle d’Angeline, sa petite fille (« je t’adorais quand je suis né ») et
de la maison de Mélina, un amour de grand-mère et son « doux parfum d’été ».
A ma demande, Marc-Vincent Péalat, notre doyen ce soir, se lève et partage un poème de
son recueil fraîchement paru, au titre évocateur : « Passion pour l’inutile », qu’il présentera
le 29 avril à 18 h 30 salle Belle Aube au Cannet :
« Si toi tu sais pourquoi
le grand pourquoi des choses
par le sang du printemps
et par l’odeur des roses
dis moi ton nom »
Enfin Marie Gay nous fait respirer :
« l’empreinte des ailes d’oiseaux
lisse le sable blanc
(…)
mon corps est lacéré
par les marques du temps
mon pas capte en cadence
les lettres du destin »
Elisa Verna nous confie alors quelques extraits de son cru, « des images et des mots volés à la mer ».
C’est à moi que revient le mot de la fin. Je l’emprunte à San Gérotéo (« le silence parle et
il a des yeux ») et à Anne Mounic :
« Quand la lumière bouge selon les voix du vent,
dans la demeure, l’ombre danse sur les murs
par la petite musique de l’esprit,
et nous valsons sur pointes, légers (…)
par le trait d’union vif,
de la menue minute qui fuit »
La nuit est tombée, et nous guide vers la clarté de la Gabbia, où nous serons quatorze à
éclairer l’obscur, autour de la grande table qui se souvient encore des envolées de mots doux,
et des berceuses en prose poétique, jusqu’à l’extrême fin des accords de guitare.
NOTRE PROCHAIN RENDEZ-VOUS:
· 20 mai 2011: Raphaël Monticelli
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Dans la chaleur de quarante et un regards
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 03/07/2011
- Dans Compte-Rendu
Dans la chaleur de quarante et un regards
Dans la chaleur de quarante et un regards
il y avait
dans la nuit qui se posait
ce même feu qui couvait
et un chant entre les murs
qui se faisait azur:
"les chemins ont pleuré
jusqu'à la transparence
et sur la pente du jour
s'est levée la saison"
(...)
"le monde est il plus vaste
qu'un visage?
(...)"
Les mots de Brigitte Broc, à tire d'ailes,
viennent se poser et refleurir sous la fontaine
de la harpe, caressée par Emeline Chatelin:
"elle court comme on souffre
jusqu'au bout de soi même"
Puis la voix enfle et se calme dans l'épaisseur de l'air:
"un jour elle s'est blottie
sous la paille d'un mot
(...)
désormais
la terre est ta chair"
Il est difficile de discourir après un tel élan.
Marie Gay trouve l'angle qui prolonge nos instants:
" pudeur du brouillard
sur la mer de ta peau
(...)
J'appuie mon corps
sur la balustrade
qui me tient à la vie"
Elisa Verna vient parachever la nouvelle truculente
de Jean-Pierre Rosso. Elle nous parle de ses chagrins de Berlin.
"A attendre la voix de la liberté.
Et à n’entendre que des plaintes.
Le destin tombé sur du béton armé"
C'est le tour d'André Chenet, que n'effraient pas les dangers
d'une poésie intégrale:
"le cosmos s'embrase
je n'attends rien
que le silence sacré
je ressuscite d'anciennes mémoires
je reviendrai gitan"
La transition est faite vers Françoise Mingot,
poétesse et éditrice de l'écriture gitane qui nous fait partager
le chant de l'ile déserte et "la soie des souvenirs heureux".
"(...)tu es le jour dans mes pensées"
Enfin, Philippe Molino ravive la mémoire de Gabriel Caressa,
ses " vibrations de l'esprit" dans " le beau voyage", quand il nous
demande: "éveille-toi lorsque l'aube se lève".
Dès lors, il est temps de dresser la lourde table, qui réunit autour
du généreux fumet de la Gabbia, vingt esprits repus de poésie.
Pierre-Jean Blazy
NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS:
· 8 avril 2011: Damien Riba
· 20 mai 2011: Raphaël Monticelli
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Au milieu de nous
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 02/07/2011
- Dans Compte-Rendu
Le 03 décembre 2010
Au milieu de nous
Ce soir là, à la Gabbia il y avait au milieu de nous un rêve de poésie, un esprit de partage autour d'un désir commun.
Celui d'une fête étrange et très calme.
Au dehors le froid vif,
au dedans la chaleur des mots du dîner qui se préparait.
A la harpe: Isabelle Torelli.
A la musique des mots: Victor Varjac:
(...)
L'extrême à chaque instant
me pousse jusqu'au bord
où le jour étonné
ne me reconnait pas (...)
Puis le poète s'interroge:
(...)
Trouverons nous le temps
de dire "je t'aime"
à l'éphémère créature
enfermée dans nos cœurs ? (...)
Et il doute aussi:
(...)
l'être n'a plus de gite
hormis la solitude
lorsque le crépuscule
colonise le ciel (...)
Il nous interpelle:
(...)
je le vois mes amis
vous doutez de ma parole
oui vous doutez
sans toutefois me dire
que la folie me guette (...)
Victor Varjac propose alors cette définition qui fait la différence:
(...)
L'écriture n'est-elle pas
cette fulgurance
terrible et sombre
qui jette sa flamme d'ombre
dans l'univers de la pensée (...)
Pour enfin revenir au milieu de nous dans la plus pure réalité de l'instant:
(...)
nous étions en hiver
et la lune plantait
ses ongles de safran
dans l'hermine sauvage
de ce manteau tout neuf
dont se couvre les arbres (...)"
Puis la parole passa à vous tous, qui pendant 50 minutes avait été si attentifs, si captivés.
Clarisse Vandy, nous parla du "jouir d'exister" et nous demanda de "laisser venir les mots (...) laisser venir les larmes, la colère et la peur (...) laisser tomber les armes, il est maintenant l'heure".
Clarisse partait une nuit plus tard pour son tour du monde. Nous pourrons la suivre grâce à son blog http://www.clarissevandy.blogspot.com
Raymonde Andrivon, venue de Roquebrune sur Argens, prit ensuite la parole avec plusieurs textes où le chatoiement des couleurs était palpable, évoquant "le miracle des fleurs de chaque jour".
Ce fut le tour de Josée Forgue, qui eut la gentillesse de lire avec talent trois poèmes de votre serviteur, extrait du recueil "le cœur des filles", paru aux éditions Manoirante en Haute-Savoie.
Elisa Verna se leva alors et nous gratifia de ses "impromptus poétiques", dans une langue gracile et moderne, au contenu dense et profond:
(...)
L’instantané de la rencontre.
Tout semble dit. Un regard et la vie
Est une révolution. (…)
(...)
Aux confins de la vie
La terre entière
Surgit de l’ombre
Auréolée d’une lumière
Matutinale (...)
C'est à Jean-Pierre Rosso que revint le mot de la fin. A ma demande, il nous lut sa nouvelle "un jardin verdoyant (à Naïma)", écrite dans son style précis et riche. Elle nous tint en haleine jusqu'à la dernière phrase.
Huit heures et demie venaient de sonner au clocher du vieux Mouans.
Quatorze convives honorèrent de leur présence le diner mitonné avec talent par Jean-Pierre Dao.
Pierre-Jean
NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS
· 4 février 2011: Brigitte Broc
· 8 avril 2011: Damien Riba
· 20 mai 2011: Raphaël Monticelli
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Nous étions 32 et heureux
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 02/07/2011
- Dans Compte-Rendu
Septembre 2010
Nous étions 32 et heureux
Petit à petit, la Gabbia aux couleurs chaudes d'oranges et de bois se remplit.
Habituée aux babillages de convives bercés de mets de la Méditerranée, elle se peuple à l'instant de mots ouverts , de mots d' azur.
Alors même que Marie accueille et trouve une place aux retardataires, je rappelle que nous sommes comme ce petit village provençal qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, au rouleau compresseur médiatique, qui exclut si souvent le verbe , toujours vivant.
Et ce soir plus vivant que jamais, car nous voici unis pour écouter la voix de Christophe FORGEOT, et les mélodies frissonnantes d' Isabelle TORRELLI et sa harpe:
" c'est un camion de sable
déversé pour les proverbes de l'enfance
une fontanelle où s'ébroue le monde"
Puis le désert vient jusqu'à nous:
"dés l'aube toujours griller les entraves
et faire avancer les parterres de jonquilles
dans notre inconscient"
(...)
" certains de la caravane disent même
le manque d'eau nous fait vivre"
( caravane mirobolante l'Harmattan-1998)
Voyage aussi dans le genre très difficile de la poésie érotique, avec la publication en 2008, chez
Wallada, de ses "Murmures d'Eros":
"Mes mains cuites par tes soupirs se glissent dans tes cheveux.
(...)
Ne pars pas. La nuit tourne dans nos tasses et mélange nos corps.
Viens sur moi danser à feu doux"
"Ta main entre prend saisit et suscite la neige.
Ta maindécouvre mes silences et les pousse dans leurs derniers retranchements (...)"
" Le fumet de ta peau me fait penser au bois brûlé.
Ta voix chaude réveille les caves et les greniers.
Tes caresses montent les perrons à demi-écroulés.
Si pleines sont tes lèvres sous les colliers de feuilles"
(...)
" enlacer ton corps remonter le long de tes cuisses.
Cette nuit soustrait le temps et tu allèges mes mots de désespoir"
Puis l'ouverture de la "porte de la paix intérieure" (L'Harmattan-2009) se fait dans le silence:
"nous sommes ces grains de riz à feu doux
nous sommes accroupis une cuillère de bois à la main "
(...)
"dans le trait j'ai grandi
comment répondre à tant de questions
joindre mes mains sur les tiennes
te sourire
te baiser de mes yeux
et dérouler notre feuille de papier comme le poisson
se lance dans le courant"
Ici est maintenant, la parole est au public.
L'étonnant Maxime Tomatis, du haut de ses 7 ans, avec sa juvénile assurance, nous récite deux poèmes répétés avec son père. Sophie Papadopoulos intervient ensuite, par plusieurs textes lus par Paulette Chefson, jusqu'à tendre la perche à Clarisse Vandy, qui part le 5 décembre pour un tour de monde en sac à dos, avec des feuilles blanches à remplir...
Fabien Tomatis, quant à lui nous fait partager un vieux souvenir andalou.
C'est Brigitte Broc, à ma demande, qui conclut de sa verve sereine ce moment de partage et de sourires.
Il est vingt heures trente.
Le temps s'échappe par la porte de la Gabbia.
Chacun reprend le cours de sa vie
Nous resterons 10 à le retenir encore un peu, autour d'un dîner préparé par Jean-Pierre Dao et Morgane.
NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS :
- 3 décembre 2010 : Victor Varjac
- 4 février 2011 : Brigitte Broc
- 8 avril 2011 : Damien Riba
- 20 mai 2011 : Raphaël Monticelli