Dans la chaleur de quarante et un regards
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 03/07/2011
- Dans Compte-Rendu
Dans la chaleur de quarante et un regards
Dans la chaleur de quarante et un regards
il y avait
dans la nuit qui se posait
ce même feu qui couvait
et un chant entre les murs
qui se faisait azur:
"les chemins ont pleuré
jusqu'à la transparence
et sur la pente du jour
s'est levée la saison"
(...)
"le monde est il plus vaste
qu'un visage?
(...)"
Les mots de Brigitte Broc, à tire d'ailes,
viennent se poser et refleurir sous la fontaine
de la harpe, caressée par Emeline Chatelin:
"elle court comme on souffre
jusqu'au bout de soi même"
Puis la voix enfle et se calme dans l'épaisseur de l'air:
"un jour elle s'est blottie
sous la paille d'un mot
(...)
désormais
la terre est ta chair"
Il est difficile de discourir après un tel élan.
Marie Gay trouve l'angle qui prolonge nos instants:
" pudeur du brouillard
sur la mer de ta peau
(...)
J'appuie mon corps
sur la balustrade
qui me tient à la vie"
Elisa Verna vient parachever la nouvelle truculente
de Jean-Pierre Rosso. Elle nous parle de ses chagrins de Berlin.
"A attendre la voix de la liberté.
Et à n’entendre que des plaintes.
Le destin tombé sur du béton armé"
C'est le tour d'André Chenet, que n'effraient pas les dangers
d'une poésie intégrale:
"le cosmos s'embrase
je n'attends rien
que le silence sacré
je ressuscite d'anciennes mémoires
je reviendrai gitan"
La transition est faite vers Françoise Mingot,
poétesse et éditrice de l'écriture gitane qui nous fait partager
le chant de l'ile déserte et "la soie des souvenirs heureux".
"(...)tu es le jour dans mes pensées"
Enfin, Philippe Molino ravive la mémoire de Gabriel Caressa,
ses " vibrations de l'esprit" dans " le beau voyage", quand il nous
demande: "éveille-toi lorsque l'aube se lève".
Dès lors, il est temps de dresser la lourde table, qui réunit autour
du généreux fumet de la Gabbia, vingt esprits repus de poésie.
Pierre-Jean Blazy
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