TOUTES CES FUGUES DE TENDRESSE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 17/12/2016
Soirée du 2 décembre 2016
 
Il faisait un temps déraisonnable. L'hiver pourtant piquant avait un goût suave.
Et le Château s'est illuminé.
Brigitte Broc entre en scène.    
          Elle ne sait peut-être plus
          d'où elle vient
          elle ne sait peut-être pas
          qui l'habite
          mais, immobile sur elle-même
          elle enferme la nuit
          contient le silence
          Au plus près de ses murs
          elle fait pousser une étoile
                         (...)
Et Cyril Cianciolo est là, multiple acteur de la musique. Sa voix, miraculeuse, est là.
La guitare, les percussions, la flûte sonnent et résonnent à l'intérieur des pierres ancestrales.
 
      
   
          Son chant court
          libre, venu de si loin
          les épines quittent ses seins
          le ciel entre en elle
          avec son grand charroi de pluies
                         (...)
          Pas à pas
          au rythme de son sang
          elle gravit les courbes
          remonte à la source
Voici venu le temps de retourner à la source. La mélodie des mots se mêle aux cambrures, aux courbures de la musique belle.

          L'aube était lisse. Lisse et fruitée.
          Nos corps s'y enfonçaient, jusqu'à la taille
          et nos fronts légers parlaient d'infini et de fruits
          à mûrir
                              (...)
          Tu moissonnes mon corps
          éclaboussé d'herbes
          et nos cris lapident la nuit
                              (...)
          Tu es d'avant les mots
          d'avant la mer
          je te regarde
         et, déjà, ta voix prie dans la mienne
         plus forte que l'océan
Vos regards sont captivés, séduits par ce déferlement de richesses de l'âme.    
          Etirée de toute sa blondeur
          sur ce grand corps de bête
          une femme,
          saupoudrée de brume,
          écarlate le jour
                      (...)
          J'ai aimé l'arbre
          là-bas, sous la neige
          les récidives de l'aube
          les complots de la beauté
J'ai aimé
Le temps s'étend. Cyril Cianciolo émiette ses notes, et tous les instruments se retrouvent             
dans le cercle de la beauté.
          J'ôte mes silences
          quelques blessures
          à ma jupe d'ortie
                   (...)
          Debout dans mon souffle
          tu tentes une éclaircie
          je suis fille de houle
          et lèche tous tes cris
                   (...)
          L'amant est loin
          aussi loin que sa voix
          aussi loin que le lieu
          où je le rencontrerai
La musique revient, prend possession du lieu. Vos quatre- vingt dix regards ne sont plus qu'un seul regard.
          On entendait de loin
          la danse de leurs âmes
          le pouls de l'indicible
          le ressac de leur éternité
                       (...)
          Je vivrai n'importe où
          dans mon corps
          dans un autre
          pourvu que je sois femme
Puis voici le temps de vos libations de mots, de vos fraicheurs, de vos cadeaux.
Ce soir, quinze lecteurs, lectrices, diseurs, acteurs, actrices, comédiens se dévoilent sous nos yeux ébahis, hilares, surpris, admiratifs.
Voici Madeleine-Marie Davaine,   
Rimma Lubomir,      
Florence Martinie,      
Franck Tabourel,     
et au chant Irène Leneuveu et Lara Rudi.     
           
 
Voici votre serviteur,       
        
                            Tatiana Touraou,    
 
Muriel Brosset,   
              Louis Champavier,    
François Martin,      
      
                               et Daniel Galant.     
Et puis Patrice Alzina,   
Pierre Kozlowski,    
Michel Orion   viennent préparer la venue du magnifique duo formé par la voix et le rythme envoûtant du chant d'Hélèna Martinelli, accompagnée au piano par Michel Raynaud.
   viennent préparer la venue du magnifique duo formé par la voix et le rythme envoûtant du chant d'Hélèna Martinelli, accompagnée au piano par Michel Raynaud.  
C'est le temps du repas partagé, des livres échangés, au milieu des sourires, et de la joie qui se répand.
 
        
Il y a toutes ces fugues de tendresse.
Et en nous, ce fleuve qui ne meurt pas.

Pierre-Jean Blazy 
06 07 53 00 42 
 
                                                                                 
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
    