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UN HOMME QUI CHANTE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 21/04/2020
Je ne suis pas un chanteur
je suis un homme qui chante
Félix Leclerc
Le 15 mai nous devions accueillir salle Léo Lagrange à Mouans-Sartoux, le chanteur, auteur et compositeur Jacques Bertin.
La crise sanitaire en aura décidé autrement, et j'ai à cet instant une vive pensée pour nos disparus, et celles et ceux qui ont souffert dans leur chair et dans leur âme.A l'heure où j'écris ces lignes, je pense pouvoir dire que le tour de chant de Jacques Bertin aura bien lieu, mais au printemps 2021, et bien sûr toujours dans le bourg provençal qui est aussi l'une des capitales culturelles de la Côte d'Azur.
Bertin est un interprète d'un lyrisme exceptionnel, doté d'une voix chaude et fraternelle, portant le chant comme une respiration vitale (...).
https://youtu.be/98a7T3HmuEw
Il est sans l'ombre d'un doute l'un des auteurs-compositeurs interprètes francophones essentiels de ces dernières décennies, et reste incroyablement méconnu en France. Il l'est beaucoup moins,paradoxe étrange, au Canada (...).
Post-moderne, ombrageux, maquisard mais en liberté, il mène sa barque en s'auto-produisant puisqu'il a toujours refusé d'être du show-business.
https://youtu.be/x_-typNANvQ
Comment ne pas suggérer la voix de Jacques Bertin si jamais à ce jour elle ne vous est parvenue?
On ne vient pas communier avec un chanteur culte, non , simplement écouter un homme qui nous dit des choses, les chante (...). Et de ses copains aussi, collègues de surcroit, les Ferré, Semal, Bérimont, Aragon, Douai, Vasca et d'autres encore.
(Bruno Boulais)
J'entends ici-bas la voix des oiseaux
cette liqueur de lumière
étrange et frêle
Chaque matin elle est
mon armure de feu
(PJB)
Pierre-Jean Blazy -
UN PRINTEMPS CHACUN CHEZ SOI...
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 20/03/2020
Nous avions rendez- vous le 27 mars dans le Vieux-Grasse, au 6 rue des Moulinets, pour dîner, puis vers 21h , allez nous ressourcer de poésie et de musique.
Depuis plusieurs jours maintenant, vous devez recevoir vous aussi bon nombre de courriels annulant les manifestations culturelles.
Les Mots d’Azur ne feront pas exception, et pour la bonne et grande cause sanitaire, nous ne nous réunirons pas le vendredi 27 mars au soir.
Je vous tiendrai personnellement informé de nos prochaines retrouvailles.
La prochaine soirée au Château aura lieu le vendredi 26 juin à 19h, quelques jours après l’été, et sous le signe de la renaissance.
Bien fidèlement à chacune, à chacun.
Inexorablement pousse la fleur
Et dans le long déclin du silence
Le parfum des abeilles bourdonnantes
Montre la porte du ciel
(PJB)
Pierre-Jean Blazy
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INEXORABLEMENT POUSSE LA FLEUR
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 14/03/2020
Le printemps des Poètes des Mots d'Azur vous attend cette année à Grasse, vendredi 27 mars en soirée dans le centre historique.
Pour fortifier les cœurs, nous nous retrouverons au restaurant littéraire « l'Arrosoir » ,au 6, rue des Moulinets -en contrebas de la place aux Aires- qui ouvrira spécialement pour l'occasion à partir de 19 heures (dîner servi à 19 h 30 précises).
Après cette mise en bouche, la librairie "le Moulin à livres" (qui se trouve juste en face dans la même ruelle) accueillera notre scène ouverte poétique et musicale à 21 heures sonnantes dans son ambiance envoûtante.
Nous aurons la chance d’avoir avec nous Nassim Jibaï et Michel Raynaud, et leurs guitares. Une fois de plus, poésie et musique seront des sœurs.
Pour réserver votre dîner (au prix de 25 €, vin et café compris), merci d'appeler Natacha à l'Arrosoir (tél. : 09.80.95.38.00).
Et pour remercier Eric de nous ouvrir son auditorium du Moulin à livres, je compte sur vous pour observer la courtoisie de lui acheter un livre en sortant (grand choix d'ouvrages d'occasion autour de 5 €).
Il est bien sûr possible de venir à l’un ou l’autre de ces deux moments, mais je vous conseille d’honorer les deux de votre présence.
Je vous espère nombreux et inspirés !
Inexorablement pousse la fleur
Et dans le long déclin du silence
Le parfum des abeilles bourdonnantes
Montre la porte du ciel
(PJB)
Bien fidèlement,
PIERRE-JEAN BLAZY
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JE SUIS LA VOIX DE L'OMBRE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 28/02/2020
C’est un soir de saint Valentin, quand arrive la pénombre, et que ce qui est aimé reste en vie
Michel Costagutto est venu de Toulon, dans un carrosse tiré par deux chevaux,
et son intranquille présence occupe la scène du Château, emplie d’une absolue simplicité.
Ta bouche est un ciel
qui s’endort dans mes bras
tu possèdes le don
du bonheur de chaque jour
(…)
Je suis une plage
une algue calcinée de l’amour
une barque brisée
Serge Gonnet, guitariste émérite répond aux mots par sa mélodie qui parle de l’aube claire. Il y a comme un fleuve que l’on suit intensément.
Je suis une plage
je suis la voix de l’ombre
qui découpe le silence
sous un ciel rose nounours
(…)
Quand j’explore la nuit
tu explores mon corps comme
si c ‘était une ville
(…)
Je suis nue
pour t’emplir de lumière
je chasse un démon
dans la cour d’une église mouillée
Il y a des ombres qui s’apaisent dans la lumière.
Il y a à la croisée des vents ce grand murmure de l’âme.
Je suis l’initiale brisée des oiseaux
je suis statue de dune
brûlée de sel
et de craie
(…)
Je suis une araignée de cris
ardente au délire je danse
dans une tasse de bronze vert
(…)
Peut-être bien que je suis morte
les mots sourient
comme des mouettes de porcelaine
des figuiers en flamme des outres
de vin rouge
(…)
Rien ne sera comme avant
mais tout sera pareil
dans l’été
* * * *
Ils sont douze apôtres à se préparer pour la scène ouverte qui s’anime, sous les yeux du public attentif et chaleureux, prêt à bondir, prêt à pleurer ou à rire :
et pour clore ce ballet, Patrice Alzina.
Enfin, Diane Frémaux, soprano à la voix étincelante, entre dans le bal, accompagnée par le piano de Laure Temporale, pour nous emporter encore plus loin, là d’où l’on ne veut plus revenir.
Mais ce qui s’en va demeure.
Ainsi parlait ma mère, dans ses nuits d’insomnies, avant que ne survienne la tempête.
Pierre-Jean Blazy
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CE QUI S'EN VA DEMEURE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 10/02/2020
La pénombre des jours diminue, et dans les cœurs fleurit déjà la primevère sauvage, fidèle présage d’un printemps qui va naître.
Ce ciel dégagé annonce la venue au château de Mouans-Sartoux du poète toulonnais Michel Costagutto, accompagné par le guitariste Serge Gonnet.
Nul doute qu’il saura vous surprendre avec sa verve piquante, et son regard acéré sur les choses de la vie.
Après la scène ouverte et sa collection de perles, dont certaines mémorables, c’est la soprano aux accents inoubliables, Diane Frémaux, qui sera là pour nous transporter, avec au piano Laure Temporale,vers la quintessence de la voix.
N’oubliez pas de vous inscrire très vite pour le buffet(12€), qui lui viendra rassasier nos appétits terrestres.
Ce qui s’en va demeure
dans l’ombre mystérieuse
où réside l’âme du vent
Je suis cet évadé silencieux
qui marche de l’aube claire
jusqu’à l’hiver du sommeil
Et le parfum de la foret
s’installe en moi
comme un fleuve qui ne meurt pas
(PJB)
Pierre-Jean Blazy
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L’ÉPAISSEUR DU TEMPS
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 19/12/2019
Il ne reste plus que quelques heures avant les grandes pluies.
Un peu de soleil venu du Var inonde les toits du château de Mouans-Sartoux,
en cet après -midi finissant. Il nous vient tout droit de Hyères-les-palmiers, et a pour nom Albertine Benedetto.
J’envie l’entêtement futile des oiseaux
à percer la toile grise du ciel
(…)
Je me souviens
de mon corps tambour sous les paumes du vent
ma peau traversée par tous les souffles du monde
Les mots résonnent sur les pierres, et le piano de Clémence Ferrari occupe tout
l’espace, dans les coursives inquiètes du château ancestral.
Revenir
comme entrer dans l’épaisseur du temps
(…)
Entre deux promenades
nous avons glissé
de saison en saison
à devenir
ce que voilà
Albertine Benedetto et Clémence Ferrari font fuir la tempête au loin.
Les cris du vent restent au large, mais demain l’aube sera d’encre.
Nous n’avons qu’à tendre la main, nous saisir des
saveurs jusqu’à épuiser le goût de vivre, renouant
chaque jour l’alliance avec la lumière et le vent
(…)
Courir vers le soleil couchant
à l’appel des oiseaux comme
si c’était le dernier appel
(…)
Aller à la mer comme on irait au désert
comme on va à l’amour
Les applaudissements nourris nous emmènent vers la scène ouverte, qui débute avec les touchants messages d’au-revoir de Laurenne Nocq et François Martin.
Et voici que s’avancent les auteurs de l’automne, aux âmes emplies de mots et de musiques jolis :
Philippe Martin ouvrent le bal.
Puis c’est au tour de Pierre Kowalski,
Patrice Alzina de nous emporter dans leurs voyages intimes.
Mais voici que la soprano Elvira Hoffmann est sur la scène, et ses trois mélodies, qui jaillissent du piano de Laure Temporale, viennent bercer les effluves de la nuit qui s’installe.
Vos visages heureux peuplent désormais la salle à manger du château.
Il ne reste plus qu’à partager les saveurs de l’amitié.
J’aurais voulu retenir longtemps ce grand murmure de l’âme.
Mais il y aura des lendemains, plus loin que nos souvenirs.
Pierre-Jean Blazy
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LE ROULIS DES JOURS
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 12/11/2019
C'est le creux de l'automne.
L'hiver est annoncé et il convient de quelque peu retarder l'échéance qui nous guette et qui immanquablement sera au rendez-vous.
C'est pourquoi je viens vous inviter à participer à la 42ème soirée des Mots d'Azur, qui retentira dans le château de Mouans-Sartoux le vendredi 29 novembre 2019 à 19 heures.
Pour que la fête des mots, de la musique et du chant soit complète, j'ai invité la poète Albertine Benedetto, qui nous vient de la charmante cité de Hyères.
Elle sera là, accompagnée de la talentueuse pianiste Clémence Ferrari, pour un duo intitulé "des jeux d'eau et de mots", qui saura vous surprendre et dont vous vous souviendrez.
Après la scène ouverte, ce moment attendu et empreint d'humour et de diversité, la grande soprano Elvira Hoffmann sera parmi nous pour notre grand plaisir, avec à ses côtés le piano virevoltant de Laure Temporale.
Puis l'apéritif, puis le buffet (12€)pour lequel vous devez impérativement vous inscrire avant le 27 novembre, seront le doux prolongement de ces ferveurs artistiques.
Comme vous le voyez: un menu copieux et de qualité, qu'il est judicieux de venir apprécier!
Ainsi vint la nuit
chassée de l'œil du cyclone
Ce qui était perdu
au cœur et à l'écart
entre dans le roulis des jours
comme une attestation de tendresse
(PJB)
Pierre-Jean BLAZY
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ET DE NOUVEAU LA MER
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 08/10/2019
Ce vendredi treize est une véritable journée d’été.
Le soleil le jour entier a régné et la soirée s’annonce chaude, au moment où Eva-Maria Berg entre en scène avec à ses côtés Hervé Fouéré, lui-même accompagné de son mandoviolon, fabriqué de ses mains :
«Et de nouveau la mer
la frontière entre les hommes
(,,,)
La pierre tombe du ciel
de retour sur terre
le bleu
se perd
où sont les hommes
et leur mémoire »
La grande salle du château est comble.
Une petite dizaine de spectateurs s’est même installée dans le hall d’entrée, en face de la grande porte, avec une vue imprenable sur les artistes.
«Qu’est-ce que tu imagines
en écrivant
(…)
as-tu les yeux ouverts
face à toute angoisse et
tout espoir d’une demeure
au moins dans le texte
un toit au-dessus de la tête
avant que le crayon ne s’émousse»
Placé derrière la scène, je vous observe avec attention. Les regards scrutent la silhouette d’Eva-Maria Berg, qui, debout lit en allemand, puis en français, chacun des morceaux qu’elle nous offre.
Hervé Fouéré joue avec le talent surprenant que nous lui connaissons. Tout est fluide, aéré, tout invite à la méditation.
«Même un avion
ne pourrait atterrir
seulement le mot
du début
glisse
lui-même
vers la fin »
Après les applaudissements vient le temps de la scène ouverte, avec des visages reconnus, mais aussi de nouveaux talents qui se lancent, encouragés par notre affection.
Hélèna Martinelli et Michel Raynaud,
Patrice Alzina sont ce soir à l’honneur, et rafraîchissent toute l’assistance de leurs talents si différents.
La place est libre désormais pour la voix qui va remplir tout l’espace, et réveiller les vieilles pierres du château.
Jean-Charles Mourey nous donne trois morceaux de haute volée, avec pour partenaire la pianiste talentueuse et inspirée, Laure Temporale.
Les esprits sont comblés.
Les assoiffés d’azur sont désaltérés.
La nuit soudain n’est plus la nuit.
Ce soir fut celui de la puissance de la douceur.
Pierre-Jean BLAZY