LE MANTEAU DIGNE DE NOS JOURS

 

Et l’étrange vendredi est venu.

Le soleil venait du Var, emmené par une brise revigorante.
Un heureux présage.

C’est nos retrouvailles, après sept longs mois d’éloignement forcé.

La poésie est de retour, en un autre lieu, à quatre cents mètres à vol d’oiseau du Chateau de Mouans-Sartoux qui est notre résidence.

Ce soir la salle Léo Lagrange nous ouvre les bras.
Elle porte le nom du ministre des
 loisirs du Front Populaire, mort au combat en 1940.

Devant cinquante-huit paires d’yeux attentifs et curieux,
Ada Mondès entre en scène :

Ada MONDES

Il est des nuits dont on ne revient pas
le cœur décortiqué
fragile sans l’écorce
humide ou rassis
avec toutes les histoires
pluvieuses avides violentes brûlées
                        (…)
Moi
Avec ce cœur où nul homme n’a jamais tenu debout
j’irai tannée de soleil mort
chercher la clé de l’ailleurs

A la guitare Arnaud Pelletier fait preuve d’une rare complicité avec la jeune poète.
Les cordes étincelantes et la fluidité des mots nous portent sur les routes d’un monde qui se révèle.

Ada Mondes et Arnaud Pelletier

Je te ferai un poème avec un petit narval
les meurtrières amoureuses d’une tour en flamme
une symphonie d’herbes lentes sous la marée du futur
un hippocampe en fleurs une épiphanie à Prague
des barbares à genoux devant l’été
et des couteaux de lin
pour tresser de mots si denses
le manteau digne de nos jours

 

Ce récital est un voyage immobile, une danse et aussi un chant.
Ada Mondès étonne et rapproche.
Ses paroles entre en nous, comme un lien qui libère.

Ada Mondes à Mouans

Viens, viens continuer la route, suivre les infinies 
terminaisons ! (…) La terre est un parcours inépuisable.
Dans la coupe de nos mains, la cendre des questions(...)
Un lieu n’est qu’un moment, comme un poème, un prétexte  
de pléiades, le refrain d’une promesse, une chance              
inventée, une très vieille chanson sur les lèvres closes, un  chant d’amour, toujours à recommencer.

 

La scène ouverte s’avance, et vous êtes huit pour fêter l’arrivée de l’automne, avec une stricte parité entre femmes et
hommes. Madeleine-Marie Davaine, David Cardoso, Alexia Aubert, Cédric Jacob,
Muriel Brosset, Claude Labadie, Marie Gay et Patrice Alzina viennent sous les lumières partager la mélodie
de leurs mots, dans la diversité des styles et une belle qualité.

Madeleine-Marie Davaine

Madeleine-Marie Davaine

David Cardoso

David Cardoso

Alexia Aubert

Alexia Aubert

Cédric Jacob

Cédric Jacob

Muriel Brosset Muriel Brosset

Claude LabadieClaude Labadie

Marie GayMarie Gay

Patrice AlzinaPatrice Alzina

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis c’est le moment tant attendu du chant final, avec la présence au milieu de nous de Pauline Sicot,
mezzo-soprano faite de grâce et de charme, qui va faire vibrer les murs et résonner longtemps
les applaudissements.

Pauline Sicot

Pauline Sicot

Pauline Sicot et Laure Temporale

Pauline Sicot et Laure Temporale

Douze minutes près du ciel.
Cela ne s’oublie pas.

Pierre-Jean Blazy et ses invités

Il ne reste plus que le buffet, à la configuration spéciale et sage.
Des sourires éclairent les visages.
Il fallait vivre cette soirée, qui restera dans notre souvenir.

Inconcevables beautés
dans l’autre moitié de moi

Un jour de pluie
que ferais-je sans toi
au fond des ténèbres
dans le bal des ombres

                      (PJB)

Restitution de notre soirée du vendredi 18 septembre 2020 à la salle Léo Lagrange de Mouans-Sartoux