DESIR DU CIEL
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 12/05/2017
DESIR DU CIEL
Le soleil brille dans une lumière retenue par le désir du ciel.
Le temps de ce milieu de printemps enivre doucement le château de Mouans-Sartoux.
Marie Gay et Pierre-Jean Blazy sont sur les tréteaux, au coté de la pianiste virtuose Elzbieta Dedek.
Dans tes bras chauds
se lève un vent de sable
pudeur du brouillard
mer de ta peau
Tes yeux ont percé ma nuit
et je viens offerte
dans les ombres secrètes
(MG)
J'étais
dans le matin des sept aurores
loin
de l'œil glacé du silence
des corps
(PJB)
Le piano scande des notes enchanteresses.
La salle comble est emplie de vos vies, de vos regards, et de notre partage.
Ne parle pas
capte pour moi le silence
(...)
En secret
le jour pointe son nez d'argent
l 'air s'emplit de ta présence
même les nuages s'arrêtent
(...)
Je te vois
vivant sur le boulevard du temps
glissant sur le soleil
(MG)
Quand tout sera oublié
il restera
tes yeux dans la nuit
pour atteindre l'autre rive
à l'envers de ma vie
(PJB)
Elzbieta nous entraine dans les couloirs du beau. Le château tressaille et entonne sa mélodie.
La lumière se pose
sur la paupière du soir
la nuit pourpre glisse
dans le sommeil
(...)
Le vent m'emporte
sans lâcher ta main
(MG)
J'étais
dans les noces de la nuit
il y avait
l'immensité du ciel
(...)
Un loup blessé
dans ta maison
est devenu
chien de berger
(...)
Ici
dans la vallée des larmes
on peut apporter
ses baisers
et apprendre
le métier de vivre
(PJB)
Le château bruisse de l'envie d'écouter vos mots. C'est le temps vivant, vivifiant, de la scène ouverte.
Tour à tour, Madeleine-Marie Davaine,
Daniel Galant,
Bernard Féraud,
Karine Van de Velde,
qui nous honore de sa première visite,
Franck Tabourel,
François Martin,
Maria Bachs vont nous enchanter de leur ferveur.
Puis ce sera Muriel Brosset, impressionnante,
Fabien Tomatis, drôle et inspiré,
Myriam Bayle,
Camélia Sahraï , en langue persanne,
et Maryse Dutouya.
Avant de retrouver le poète-bateleur Pierre Kozlowski,
et de saluer le grand retour de Michèle Freud, notre conteuse poétisante.
Alors que les senteurs du buffet s'approchent, c'est le grand moment de Justin Ratel, baryton sublime des "Belles voix d'Arsis", qui, accompagné au piano par Elzbieta Dedek, fait un triomphe.
Les tremblantes lumières de la poésie étaient avec nous.
Le crépuscule s'installe doucement.
Il faut vivre, de poésie, la vie entière.
Pierre-Jean Blazy