LEVER D'UNE BELLE NUIT
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 18/02/2017
Il fait un temps déraisonnable.
Le ciel bas et lourd menace de tomber sur la terre ferme, humide, qui nous porte chaque jour.
Patrice Alzina est là,
au cœur du château, entouré par trois musiciens:
quelques heures en ces lieux s'offraient comme une escale
dans la course au long cours des périls de sa vie
et tel que sur une île, il s'abîmait, ravi
dans les parfums de cuir, et de bois de santal
(...)
l'homme s'approcha de la fenêtre
il écarta les rideaux
son regard se noya dans le crépuscule qui tombait sur le jardin
(...)
Oui, autour du poète il y a Jean-Luc Schwab à la clarinette,
Sophie-Hélène Potron à la flûte,
et Philippe Molino au zenko.
La musique emplit le château, mêlée à la musique des mots:
désires-tu mon fils, savoir
pourquoi la mer infiniment
fuit et revient sur les galets
pourquoi le soleil et le vent
font resplendir les jours d'été
tout cela je te l'apprendrai
(...)
dors mon enfant, dors ma lumière
les anges veillent sur ta nuit
le voile fin de tes paupières
descend sur le jour qui s'enfuit
(...)
Quatre-vingt visages boivent les mots de ce partage précieux.
Les musiques résonnent. Un dernier rayon illumine vos regards.
silence lourd des jours de neige
étouffés de froideur ouatée
où faisant fi de leurs arpèges
les oiseaux cessent de chanter
(...)
les fleurs seront en jalousie
en voyant celle qui m'enchaine
le vent cachera son dépit
prenez ma main je vous emmène
(...)
Le château suspend son souffle. Voici encore ce doux mélange des mots et des notes.
Les mots de Patrice Alzina:
je ne vous dirai rien des douceurs de sa peau
des monts et des vallons qui habitent son corps
je ne vous dirai rien de ses doux cheveux d'or
qui viennent m'effleurer dans nos nuits sans repos
je ne vous dirai rien, car je craindrais sans cesse
que vous ne désiriez connaitre ses caresses
(...)
l'enfant frissonna
l'homme remonta sur lui la fourrure qui avait glissé
la nuit était passée
les premières lueurs de l'aube faisaient varier les nuances du ciel
(...)
Alors mêms que les recherches iconographiques de Claude Peynaud illuminent les murs du Château et suscitent intérêt et question, la seconde partie du soir s'ouvre désormais devant nous. Cette scène ouverte une fois de plus est emplie de vibrance, de divines surprises.
Voici Madeleine-Marie Davaine ,
Franck Tabourel ,
François Martin ,
Rudy Pinna ,
Louis Champavier ,
Nathalie Dloussky ,
Muriel Brosset ,
Jean-Michel Bartholi ,
Irène Leneuveu ,
qui se succèdent sur la scène du château. Et puis encore, toujours sous vos applaudissements nourris, j'appelle
Elisabeth Leneuveu ,
Myriam Holley ,
Hélène ,
Pierre Kozlowski ,
Jean-Pierre Haase ,
Jackie Raimondi ,
et Michel Orion .
Avant que Myriam Primus ,
avec trois magnifiques morceaux dont le dernier a cappella sur un texte de Patrice Alzina, ne nous conduisent à petits pas vers l'apéritif pour tous, et les senteurs du buffet des mets.
Allez, nous reviendrons.
En avril, avec vous , dans la lumière du printemps.
Pierre-Jean Blazy