Puisque beauté il y a

C’était comme si la nuit qui naissait avait décidé de pleurer tant et plus sur les contrées de poésie.

Des nuées de cette pluie de décembre s’abattent sur le vénérable château, qui en a vu d’autres.

 

Nathalie Riera nous parle de ses claires visions :

« (…) vous que j’entends à peine à cause du passage des chevaux, quand de moi vous reste encore (…) flèches des oiseaux des matures, voix de feu, feuillue, moi qui me tourne vers qui vers où ? toujours, vous »

(ClairVision, éd. Public.net , 2009)

 

Elle nous dit que « dans la voix du poète , (il y a) comme une peur de mourir de sécheresse.

Et puis ce regard qui cherche à déserter ce qui l’envahit »

(Puisque beauté il y a, éd. Lanskine , 2010)

 

Les cordes vivantes du violon de Juliana Plançon couvrent le bruit du silence.

Trente-trois regards s’apaisent et Nathalie Riera enchaîne :

 

« rallumer la flamme que fauche le vent par cœur

que jamais tu n’oublies l’amour

l’aimer comme l’aime avec vie contre le pire

feeling in first »

(Feeling is first éd. Le Réalgar, 2011)

 

Fabienne Pujalte, aux yeux de pluie, prend la suite du soir et entraîne avec elle « les cœurs chauds au cœur émeraude ».

 « Toi face à moi

Je pose mon doigt sur ta bouche

J’efface tes derniers mensonges

Je glisse le long de ton bras

Ta main ouverte me parle

Je peux lire dans ta mémoire

Tout ce que tu ne vois pas

Tout ce que tu ne dis pas »

 

Puis Chantal Cudel, la singulière, emmène dans son chant les relents de la beauté, tout comme résonne la voix profonde du comédien François Voisin, qui partage avec nous quelques battements du « cœur des filles ».

 

C’est l’heure pour les très jeunes Maxime Tomatis et Axel Boyer de faire revivre Maurice Carême et Arthur Rimbaud.

Un vent de fraîcheur vient sécher la pluie. Julie Forgue nous partage Dominique Mathieu, puis voici l’invitation des paroles dans le désert de Brigitte Broc et de  l’ami Dom Corriéras.

 

Une dernière respiration, avec la chaleur du chant de Françoise Deleuse, avant de laisser s’égayer, dans les dédales du château, cette « passion pour l’inutile » de Marc-Vincent Péalat.

 Ce fut, avec vous,  un beau visage de décembre.

 

Pierre-Jean BLAZY

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