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C’EST UNE FOLIE D’ECRIRE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 23/10/2021
Vendredi 10 septembre 2021
Ce matin est né un jour de soleil franc, et notre invité, venu de Lyon s’avance vers la scène, avec Marion Lafage à ses côtés.
Et la salle Léo Lagrange est assez vaste pour recevoir tous ses mots, donnés à un public attentif aux phrases qui parcourent les travées.
Patrick Laupin parle :
Pour écrire il suffirait un jour de se lever
et d’oser enfin parler. Mais il est difficile
de dire les choses les plus simples (…).
J’aime le grand rêve d’une fenêtre ouverte.
Dans une goutte de rosée je vois le secret d’un monde
que l’on a jamais bien pu éclaircir.
Aucune personne vivante n’est inutile.
(…)Nadine Miccio sait faire mieux que personne parler son violon, ample et généreux comme un vol qui monte au ciel. Sa mélodie en appelle une autre qui emplit tous les esprits.
C’est une folie d’écrire, ombre dédoublée des
premières vies anciennes(…). C’est le retour de loin, le
codicille des parents, le maudit soupir des pèlerines sur
la route, le petit gardien d’oies près du moulin (…)
La tristesse des dieux me tombe dessus comme un mur
ou une pluie m’arrêtent.
(…)Ici la nuit n’est pas encore tombée sur nos âmes, et la ferveur reste reine quand le violon sublime toutes les émotions retenues qui se libèrent enfin.
Quand la vérité vient, elle dit tout.
C’est par mon silence que j’arrive et j’étudie en frère. Malgré l’aurore impossible de la terre, le vide est un bien. Je connais sa splendeur. N’ayez pas peur. Le silence protège nos faiblesses.
(…)Patrick Laupin est un buveur de ce vent qui chasse la brume avant qu’elle ne revienne. Lui et Nadine Miccio sont un duo qui retarde de quelques lunes la rousseur de l’automne.
Longtemps ces mots vont résonner dans nos esprits.
Est-ce-que j’essaie de guérir de mélancolie en écrivant ?
Un peu je crois (…). Mais vient toujours à ma rencontre
cet hiver arrêté devant ma peine quand l’écriture devrait permettre
de se rencontrer. Dieu ou Poème. Si vous existiez, vous défendriez mon corps
et mon sens et vers vous j’accourerais.
(…)Après l’intensité du mariage consommé des mots et des cordes du violon, la scène ouverte est un berceau de fraîcheur et de styles différents. Véronique Icart, Cédric Jacob, Marion Lafage, votre serviteur,Marie Gay, Muriel Gimenez et Patrice Alzina viennent partager leurs créations, pour certaines estivales, dans la joie qui crépite, et le plaisir non dissimulé de se retrouver.
Véronique Icart Cédric Jacob Marion Lafage
Marie Gay Muriel Gimenez Patrice Alzina
C’est alors que surgit Krizta Salat, comme un couronnement de cette soirée captivante.
Elle est habillée de sa voix incomparable, avec au piano Laure Temporale,
et à trois reprises, notre Carmen de Hongrie va ravir son public
en descendant à sa rencontre,
et jeter dans le cosmos infini tous les crépuscules du tourment.Ne restait plus alors que les consolations terrestres, qui prenaient la forme d’un généreux et savoureux buffet partagé.
Nous ne pouvions laisser Patrick Laupin rejoindre la capitale des Gaules sans vivre un atelier d 'écriture animé par ses soins.
C 'est ainsi que le lendemain à 10h dans la salle à manger du Château de Mouans-Sartoux, douze apôtres se sont retrouvés pour vivre deux heures trente d'une rare intensité.
Ces deux partages étaient de la couleur de l'été.
Ils resteront gravés dans la nuit méditerranéenne qui emporte nos rêves.
Pierre-Jean Blazy