JE SUIS LA VOIX DE L'OMBRE
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 28/02/2020
C’est un soir de saint Valentin, quand arrive la pénombre, et que ce qui est aimé reste en vie
Michel Costagutto est venu de Toulon, dans un carrosse tiré par deux chevaux,
et son intranquille présence occupe la scène du Château, emplie d’une absolue simplicité.
Ta bouche est un ciel
qui s’endort dans mes bras
tu possèdes le don
du bonheur de chaque jour
(…)
Je suis une plage
une algue calcinée de l’amour
une barque brisée
Serge Gonnet, guitariste émérite répond aux mots par sa mélodie qui parle de l’aube claire. Il y a comme un fleuve que l’on suit intensément.
Je suis une plage
je suis la voix de l’ombre
qui découpe le silence
sous un ciel rose nounours
(…)
Quand j’explore la nuit
tu explores mon corps comme
si c ‘était une ville
(…)
Je suis nue
pour t’emplir de lumière
je chasse un démon
dans la cour d’une église mouillée
Il y a des ombres qui s’apaisent dans la lumière.
Il y a à la croisée des vents ce grand murmure de l’âme.
Je suis l’initiale brisée des oiseaux
je suis statue de dune
brûlée de sel
et de craie
(…)
Je suis une araignée de cris
ardente au délire je danse
dans une tasse de bronze vert
(…)
Peut-être bien que je suis morte
les mots sourient
comme des mouettes de porcelaine
des figuiers en flamme des outres
de vin rouge
(…)
Rien ne sera comme avant
mais tout sera pareil
dans l’été
* * * *
Ils sont douze apôtres à se préparer pour la scène ouverte qui s’anime, sous les yeux du public attentif et chaleureux, prêt à bondir, prêt à pleurer ou à rire :
et pour clore ce ballet, Patrice Alzina.
Enfin, Diane Frémaux, soprano à la voix étincelante, entre dans le bal, accompagnée par le piano de Laure Temporale, pour nous emporter encore plus loin, là d’où l’on ne veut plus revenir.
Mais ce qui s’en va demeure.
Ainsi parlait ma mère, dans ses nuits d’insomnies, avant que ne survienne la tempête.
Pierre-Jean Blazy
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