NUL BONHEUR N'EST TROP LOINTAIN
- Par Pierre-Jean BLAZY
- Le 16/02/2016
Le soleil a disparu à l'horizon. Un éclair dans la nuit vient saluer les mystères du Château.
Dans la salle emplie de cent regards, le cortège des mots de Philippe Molino prend son envol.
Enfin
s'élancer
vers le soleil
par des marches légères
(...)
Ton corps...nu
une lumière-étoiles
Ton corps...chaud
un tourbillon-désirs
un rayon-soleils
Ton corps...doux
un nuage-colombes
Le miracle de la contrebasse d'Eric Chapelle se réalise devant nous.
Le verbe et la musique sont devenus complices du Beau.
Courbes de tes seins
temple d'ébène
Pages de ton corps
que je lirai
la nuit venue
(...)
L'or de tes yeux
n'est vu
qu'à l'instant de ton sourire
La perle de tes lèvres
n'est vue
qu'à l'instant
de ton baiser
Je pense à ce grand murmure de l'âme. A cette lumière mystérieuse qui meurt du côté de l'ombre.
Je suis l'épouvantail dans le champ
j'ai peur de ma tête
Quand la nuit descend sur la colline
je m'en vais vers une autre mort
(...)
Il pleut sur les vapeurs de lune
Les vapeurs de lune atteignent le fond de mon esprit
Le Château est conquis.
Il esquisse un sourire devant nous, suspendus aux mots de chair de Philippe Molino, si bien servis par la mélodie claire, magnifique, de la contrebasse d'Eric Chapelle.
La naissance...
Nous étions
dans l'océan primal
que parcoururent jadis
les dauphins
La mort...
Notre corps mis en terre, étiré, enseveli
nous entendions les chants sacrés
archaïques
(...)
Tu t'enivres
de vie
Tu m'appelles
à te rejoindre
dans ta danse
effrénée
vers l'astre
Puis voici que s'avance notre scène ouverte, très inspirée, calme, belle et sereine.
Tour à tour Maria Bachs,
Irène Leneuveu,
Daniel Galand,
Muriel Brosset,
Patrice Alzina,
Marie-Solange Raymond,
Pierrot Kozlowski accompagné au piano par Caroline Wyler,
puis Jackie Raimondi,
et enfin l'inimitable Michèle Freud vont se succéder sur la scène pour notre plaisir et notre joie.
Avant que la soprano Suzanne Tychkevitch, accompagnée par le magnifique violon de Jürgen Donaü, soient le chant final d'une grande soirée.
Bientôt les verres allaient tinter, alors que les senteurs du buffet d'hiver envahissaient le Château.
Il y aura un lendemain.
Nul bonheur n'est trop lointain.
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